Vous vous lancez dans l’aventure de la rénovation et la démolition est au programme ? Si tout cela est nouveau pour vous, pas de panique ! J’ai réalisé entièrement celle de ma maison, et je vous propose un petit « guide de base » et tous mes conseils pour aborder cette étape sereinement et efficacement.
Comme vous le savez peut-être, je me suis lancée dans la rénovation totale de ma future maison. Et l’étape de la démolition n’a pas été de tout repos ! Les découvertes et disons le, mauvaises surprises, m’ont en effet amenée à réaliser une démolition quasi totale de ma maison. Un travail long mais nécessaire pour pouvoir repartir sur des bases saines !
Et si casser n’a à priori rien de compliqué en soi, le bon équipement et quelques petites astuces vous faciliterons grandement la tâche ! Dans ma maison, à peu près tout y est passé : le lambris, les sols, toutes les cloisons intérieures, mais aussi les radiateurs, le placo, la laine de verre, les murs en brique et certains en parpaing, les plafonds, l’intégralité du réseau électricité/eau/chauffage… Bref, j’ai TOUT enlevé ! Si comme pour moi la démolition est une première pour vous, voici donc l’équipement qui m’a été indispensable, mes astuces, mais aussi ce que j’ai appris de mes erreurs pour que l’expérience se passe sans encombres !
Faire un état des lieux préalable : ce à quoi on ne doit pas toucher !
- Identifier les murs porteurs ou semi porteurs : avant de démolir quoi que ce soit : assurez-vous de ne pas toucher à un élément porteur ! La modification de ces cloisons nécessite de nombreuses précautions. Je ne peux que vous conseiller de les laisser à un professionnel si vous n’êtes pas expert en la matière. Observez la structure de la maison, la continuité des murs entre les étages, les matériaux utilisés. Pensez également à vérifier que certaines cloisons non porteuses à la base ne sont pas devenues semi-porteuses avec le temps. Si vous avez un doute, faites appel à un maitre d’œuvre afin qu’il réalise un diagnostic.
- Attention à la charpente : si les solives (poutres du plancher) ont normalement un rôle de soutien du plancher, elle peuvent parfois entrer en jeu dans le maintien de la charpente. Dans mon cas par exemple, lorsque je les ai déposées, la ferme centrale est remontée de quelques millimètres. Rien de grave mais le poteau de soutien de la charpente avait déjà été installé dessous, il a donc fallu le réadapter.
- Matériaux potentiellement nocifs : consultez les diagnostics réalisés pour la vente. Ils sont susceptibles d’indiquer des éléments potentiellement nocifs, et notamment l‘amiante. Attention toutefois, ce diagnostic ne porte que sur les parties visibles/accessibles. Si la période de construction de votre maison la rend susceptible d’en contenir, à fortiori si de l’amiante a déjà été détectée lors du diagnostic, vous pourriez avoir quelques surprises au cours de la démolition ! Cela a été mon cas pour des dalles situées sous le carrelage par exemple.
Organiser son chantier : aménagez un « camp de base »
Vous allez passer beaucoup de temps sur votre chantier, vous aurez donc besoin d’un minimum de confort et de fonctionnalité !
- L’électricité : il faut bien évidemment la couper avant toute démolition. J’ai fait déconnecter tout le réseau électrique par mon électricien qui m’a réinstallé une prise dans le garage. Elle m’a été indispensable pour recharger les batteries de mes outils électroportatifs, brancher une rallonge pour les outils filaires, mais aussi faire fonctionner une bouilloire, un micro onde, et même un petit frigo. De quoi s’assurer un minimum de confort quotidien !
- L’eau : pour je vivre depuis plusieurs mois, un chantier sans eau, c’est très pénalisant. Mon conseil : gardez si vous le pouvez un point d’eau extérieur indépendant du reste du réseau ! Si ce n’est pas possible, voici ce que j’ai mis en place. Pour l’eau potable, j’utilise des bidons de 5L que je remplis chez moi. Pour le reste, j’ai installé un récupérateur d’eau dans le jardin. Très pratique pour se rincer les mains, faire du mortier ou laver des outils.
- Les WC : si il y a bien un élément à démonter le plus tard possible, ce sont les toilettes ! Pas besoin de vous expliquer pourquoi :) Et pour prendre le relais, j’ai fabriqué des toilettes sèches en faisant de la récup sur mon chantier !
- Une pièce ou un coin isolé du reste du chantier : de façon générale, essayez de réserver une pièce pour les fonctionnalités de base mais aussi le rangement des outils. Si vous êtes contraints de travailler dans le même espace, pensez à installer des bâches pour limiter la poussière.
les bons outils et la bonne méthode :
Ca y est, c’est le moment de casser ! Pour cela, vous aurez très probablement besoin d’une masse et d’un pied de biche, mais pas que. J’ai eu eu la chance d’être accompagnée par Castorama dans mon projet, qui m’a permis de m’équiper comme il se doit. Et certains outils se sont clairement révélés indispensables ! Voici les trois outils qui selon moi sont essentiels à tout chantier de démolition, pour leur efficacité et leur polyvalence :
La scie sabre : pour TOUT couper !
Et en haut du podium des indispensables de ma démolition, je place sans hésiter la scie sabre ! C’est bien simple, c’est MA-GI-QUE. La scie sabre est un outil ultra polyvalent, qui coupe le bois, le PVC, le métal, le placo… Très maniable, elle peut s’utiliser à l’horizontale comme à la verticale. J’ai déposé l’ensemble de mes cloisons en placo avec, mais aussi mes solives, des gaines en plastique… Je m’en suis également servi pour démonter un auvent extérieur, des rails de placo… Bref, c’est clairement l’outil qui m’aura le plus servi !
J’ai choisi ce modèle, qui fonctionne sur batterie : indispensable selon moi pour pouvoir travailler en toute liberté y compris dans les endroits difficiles d’accès. La zone de coupe est éclairée par une petite lumière led, très pratique à l’usage. Autre atout, vous pouvez régler la profondeur de coupe en quelques secondes. Une fonctionnalité qui m’a fait gagner un temps précieux pour déposer des cloisons placo alvéolaire qui constituaient le doublage de mes murs en parpaing. Celles-ci étaient maintenues par des tasseaux de bois insérés dans l’épaisseur. En réglant la profondeur de façon à couper le placo et les tasseaux sans venir taper contre les parpaings, j’ai ainsi pu déposer proprement et facilement toutes mes cloisons.
Pour info, la découpe est extrêmement nette, c’est donc parfait si vous voulez découper des demi cloisons ou des ouvertures (pour une verrière ou une porte par exemple). Je vous conseille de prendre des lames de différentes longueurs et compatibles avec plusieurs matériaux pour pouvoir vous adapter à toutes les situations. J’ai pris ce set et j’ai pu tout faire avec.
La meuleuse, pour découper, mais pas que !
La meuleuse d’angle est très utile pour découper certains éléments ayant besoin de plus de puissance. Grace à elle, j’ai pu déposer l’intégralité de mon circuit d’eau et de chauffage, en cuivre et en acier. Si vous avez de la tuyauterie à couper, c’est l’outil qu’il vous faut ! J’ai choisi cette meuleuse d’angle 125, facile à manier et qui permet de changer la poignée de position facilement. Si comme moi vous êtes gaucher pensez bien à vérifier ce point.
Mais elle m’a également rendue d’autres services ! Après avoir tenté sans succès d’ôter des plots en ciment sur tout un mur de parpaing (par différents moyens), je l’ai utilisé pour les poncer en y ajoutant un disque de surfaçage de ce type. C’est extrêmement puissant et efficace !
Avec la meuleuse d’angle, vous pourrez aussi réaliser des petites découpes de parpaing. C’est à réserver à de petites opérations car la profondeur du disque ne permet pas de couper toute l’épaisseur. Mais en réalisant un trait de coupe de chaque côté du parpaing, vous pourrez effectuer la découpe souhaitée en finissant avec un coup de burin. Cette méthode m’a permise de rattraper la hauteur d’une ouverture réalisée dans le mur. Il existe différents types de disque selon les matériaux. J’ai tout fait avec ce disque diamant multi matériaux qui convient pour les parpaings mais aussi le métal.
Le perforateur, pour déposer le carrelage
Dernier outil indispensable à tout chantier selon moi : le perforateur. Il est bien plus efficace qu’une perceuse pour percer les matériaux durs, mais il est aussi extrêmement pratique pour déposer du carrelage lorsqu’il est possède une fonction burin. J’ai choisi ce modèle qui en est doté. L’astuce pour déposer le carrelage proprement et le « soulever », c’est d’utiliser un burin à carrelage coudé. J’ai pu faire sauter 15m² de carrelage extrêmement bien collé en une heure environ. Je vous conseille de partir sur un perforateur avec la fonction rotation de burin. Cela permet d’orienter le burin dans le sens souhaité et c’est un vrai gain de confort et d’efficacité.
Se protéger et protéger sa maison
Protégez-vous !
Je ne peux pas parler de démolition sans parler de sécurité : il est indispensable de vous protéger, et les gants ne suffisent pas ! Voici l’équipement que j’ai utilisé :
- Des chaussures de sécurité : leur embout en acier protège vos pieds des chutes de gravats, et leur semelles intercalaires empêche les objets tels que les clous ou les vis de pénétrer dans la chaussure. Les miennes en me quittent pas depuis 2 ans !
- Un masque à cartouches : Ce sont les seuls masques vraiment efficaces contre les poussières fines type laine de verre qui peuvent être irritantes. Ils permettent également de se protéger des virus contenus dans les déjections de souris par exemple, que l’humain peut contracter en respirant. L‘hantavirus reste relativement rare, une centaine de cas en moyenne en France. Mais il peut entrainer des conséquences graves. Si, comme moi, vous devez déposer et évacuer de la laine de verre colonisée par les souris, je vous invite vraiment à prendre les précautions nécessaires. Il existe des cartouches de différents niveaux de protection. J’ai opté pour du FFP3, efficace même pour les particules très fines, afin d’éviter tout risque dans la dépose de la laine de verre des rampants, en contact direct avec mes ardoises amiantées.
- Une combinaison : Pour compléter le masque lors de la démolition des combles, j’ai utilisé une combinaison de protection jetable. Les élastiques aux membres + les liens resserrables à la capuche permettent d‘éviter à la laine de verre de rentrer sous les vêtements. Car vous verrez, la laine de verre, ca gratte et irrite la peau !
Certes, avec tout ça, pour la fashion-week c’est rappé, mais vous gagnerez en confort et surtout en sécurité.
Protégez la maison… et le jardin !
Vous protéger est essentiel, mais pensez aussi à protéger votre maison. L’idée c’est de casser, mais uniquement ce qui doit l’être! Que ce soit le sol, les fenêtres, certains murs, il y a probablement des éléments que vous souhaitez conserver. J’ai utilisé les planches agglomérées de l’ancien sol des combles ainsi que les anciennes portes pour protéger les sols et les vitres lors de la démolition des murs. Vous pouvez également utiliser des bâches pour préserver certaines pièces de la poussière.
J’ai par contre omis de prendre des précautions pour l’extérieur, puisque les gravats ont été déposés à même le sol sur la terre. Résultat, après évacuation, il reste de nombreux petits débris mélangés à la terre qu’il n’est pas possible d’ôter. Je vous conseille donc vivement de disposer une bâche au préalable sur les zones du jardin destinées à accueillir les gravats !
La gestion des déchets est une question importante dans une rénovation, je vous proposerai très bientôt un article complet sur le sujet.
Il y aurait encore beaucoup à dire et à conseiller sur le sujet de la démolition, mais vous avez maintenant les bases pour vous lancer. J’espère que cet article vous sera utile, si vous avez des questions n’hésitez pas à me les poser en commentaire de cet article !
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